Mortelle

création 2024
Genre : solo théâtral et clownesque
Durée du spectacle : environ 50 minutes
Public : à partir de 12 ans
Jauge : 150

Note d’intention par Xavier Martin, metteur en scène

Depuis le début de la compagnie Les Arts Pitres, j’ai eu la chance de faire toutes les mises en scène des différents spectacles (Klonk et LelonkUn rien bleuUn fauteuil dans la sciureZéro histoire d’un nul). Aussi la disparition soudaine de Stéphanie Gramont, artiste et pilier de la compagnie, a été un choc et a révélé l’ampleur de la fragilité de la vie. Une fois la sidération passée, un travail d’écoute et d’accompagnement s’est mis en place avec son compagnon, artiste et porteur de projet de la compagnie Les Arts Pitres, Thierry Lucas.
Au départ nous ne répondions qu’à une nécessité imposée par notre métier d’artiste, celle d’être au plus près de ses émotions, ses douleurs et de les transposer au plateau. L’enjeu était simple : faire de cette douleur une matière pour raconter le monde, et se faire, par là même, du bien. Cette catharsis n’était acceptable qu’à la condition qu’elle apporte un semblant de bien-être.
Au début du travail et pendant les journées d’improvisations, de jeu, de mise en relief et en abîme, nous n’avions pas défini une finalité de présentation, ni de représentation. Avec le temps l’universalité de cette traversée du deuil nous est apparue, et c’est tout naturellement que le projet Mortelle s’est concrétisé. Le spectacle est le lieu de l’expression de notre vision du monde. Parfois absurde, parfois sombre lumineux, enjoué, tragique, il nous permet, dans ce miroir qu’il nous tend, de nous révéler à nous-même.
Mortelle raconte donc, dans la simplicité d’un récit direct, les tribulations d’un homme face à la maladie, la disparition de sa femme, puis les étapes du deuil jusqu’à sa reconstruction. Accompagné par son « clown intime » qui bien des fois le portera à bout de bras, cet homme va nous révéler ses imites, ses rêves, ses faiblesses face à la cruauté du monde. C’est un récit à la première personne mais, et c’est là la puissance du théâtre burlesque, ce personnage c’est vous, c’est nous. Nous tombons, puis nous nous relevons… ainsi va la vie par besoin ou par nécessité. Notre salut vient de notre acceptation à nous regarder en face ou plutôt « en farce ».